Terre d’accueil

Le territoire du Parc de la rivière Mitis, située à quelques kilomètres de ma demeure, est un espace de ressourcement que je fréquente régulièrement. Je l’ai documenté de milliers d’images. J’ai recueilli des données historiques et archéologiques à propos de ce site, en particulier à l’embouchure de la rivière. Depuis trois ans, j’imagine la création d’une œuvre d’art monumentale intégrée au paysage de ce parc. Des impressions 3D, des photographies, de la peinture à l’acrylique, du plexiglas, des végétaux indigènes, du cèdre, de l’aluminium et de l’acier inoxydable sont les matériaux avec lesquels je conçois cette installation permanente évolutive. L’oeuvre transmettra des informations sur notre passé collectif lié à ce territoire redevenu principalement à l’état naturel et que la communauté mitissienne s’active à préserver. Le site de l’oeuvre a été aménagé par le personnel de la municipalité de Sainte-Flavie. Avec la participation des cinquante enfants de l’École Des-Cheminots-Des-Quatre-Vents, des Pousses d’Octave de la municipalité de Saint-Octave-de-Métis et des Jardins de Métis, nous créons un jardin de plantes indigènes adaptées au climat du Parc de la rivière Mitis.

Cette installation permanente présentera des impressions 3D d’une douzaine d’artéfacts amérindiens qui datent de 1600 à 450 ans AA, tels que des pointes de flèche, des grattoirs et des fragments de contenants en poterie. Ces artefacts ont été trouvés à la pointe de la rivière par une équipe de Ruralys et du Laboratoire d’archéologie et de patrimoine de l’UQAR.​ Avec un numériseur 3D spécialisé pour les petits objets que ce laboratoire m’a prêté, j’ai modélisé en 3D des artéfacts pour ensuite les reproduire avec une imprimante 3D. Je les peins par la suite à l’acrylique dans mon atelier.  Ces objets témoigneront de la présence d’Amérindiens nomades durant quelques millénaires au Parc de la rivière Mitis et des Jardins de Métis. Par des jeux d’opacité et de transparence, appliquée avec les mains, la peinture évoquera l’énergie de la rivière. Tous ces éléments seront placés à l’intérieur d’une structure octogonale de près de 2m de diamètre et d’un mètre et demi de hauteur. Cette structure est construite par les étudiants et les enseignants du secteur de métallurgie du Centre de formation Mont-Joli-Mitis et du programme en ébénisterie du Centre de formation Rimouski-Neigette.

Tronquer la glace

Projet de recherche-création interdisciplinaire alliant la peinture, la photographie, les sciences naturelles et humaines, Tronquer la glace aborde la dynamique qui se lie entre la rivière et l’arbre.

Explorant d’abord les recherches de Thomas Buffin-Bélanger, professeur à l’UQAR en géomorphologie et dynamique fluviale, Marie-Claude Hamel a accompagné les membres du laboratoire de celui-ci dans une expédition scientifique hivernale à la confluence des rivières Mitis et Neigette, en procédant à la collecte d’images photographiques des lieux. Juxtaposant ces images à celles tirées d’archives du laboratoire ainsi que de la collection des Jardins de Métis, puis modulant la transparence, les couleurs et les textures par la peinture appliquée à la main, l’artiste tend ainsi à partager ses observations quant à la transformation de ce paysage qu’elle habite. Cherchant à modifier la perspective plutôt linéaire du paysage telle que nous la concevons, l’artiste propose une forme de composition centripète, où les éléments sont organisés de manière concentrique.

Chaque œuvre est créée sur une feuille de plastique recyclé utilisée à l’origine comme protecteurs de fenêtres d’autobus lors de leur construction. Retrouvant la vocation de faire percevoir le paysage, ces feuilles transparentes évoquent également la glace et la transfiguration d’un lieu réel à travers celle-ci. Sous ce décalque de l’eau glacée peuvent ainsi émerger des espaces imaginaires où le passé et le présent se superposent.

Cette exposition a été présentée au Centre d’art de Kamouraska, au BeauLieu culturel du Témiscouata, à  la MRC de La Mitis et à la galerie d’art de l’UQAR.

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Exitranse

Série de quatres sculptures, inspirées des Jardins de Métis, peintes à l’acrylique  sur plexiglas avec des structures d’aluminium et d’acier inoxydable.

IXCHEL 2014

Peinture à l’acrylique sur plexiglas et acier inoxydable
Collection des Amis des Jardins de Métis

Hommage au pavot bleu, fleur emblématique des Jardins de Métis, la sculpture se veut une ode à l’éclosion : florale bien sûr, mais aussi des idées créatrices, de la vie. L’artiste a passé plusieurs dizaines d’heures à observer les pavots de Métis sous diverses conditions, saisons et lumières, avant d’en proposer une représentation sculpturale qui allie familiarité et exotisme, de mise pour cette fleur himalayenne importée par Elsie Reford au début des années 30 et devenue depuis l’emblème de toute une région.

L’artiste tient à remercier ses partenaires : le secteur de métallurgie du Centre de formation professionnelle  Mont-Joli-Mitis et le Groupe SEMA structures ferroviaires, ainsi que ses commanditaires Excel Gestion privée, Invesco Trimark et Placements Franklin Templeton. 

SILEX 2013

Inspirée par le nombre d’or dans le choix des dimensions des trois prismes, Marie-Claude Hamel présente avec Silex une œuvre tout en transparence et en fluidité malgré la rigueur de sa composition. Sur les faces de plexiglas sont peintes différentes textures organiques colorées évoquant le flux de l’énergie vitale de l’artiste. Celle-ci y rend visible la trace de la spatule, laissant à la lumière et à la libre circulation du spectateur autour de l’oeuvre le choix de sa composition finale. Dans un geste près de la méditation, l’œuvre est affinée par petites touches, taillée patiemment comme le silex dans la pierre. Son installation autour de l’arbre contribue à la création d’un espace d’introspection où la nature est partie intégrante de l’œuvre.

L’artiste tient à remercier ses partenaires Gilles Girard (sculpteur) et Martin St-Pierre (soudeur). Ce projet a été réalisé grâce à la collaboration d’Invesco Trimark. 

Vortex 2012

Vortex (tourbillon en latin), trace un chemin ludique qui amplifie la nature brute : pollen, fougères, insectes. Le regard est dirigé à travers un portail qui capture, transforme et révèle son environnement immédiat – microcosme et macrocosme. En

en abordant l’oeuvre à partir de différents points de vue de l’avant-plan vers les couches plus profondes, le visiteur se trouve lui-même happé par le tourbillon : du fait même, il crée le vortex.

Ce projet a été réalisé grâce à la collaboration de Placements Franklin Templeton et des Jardins de Métis, ainsi que des élèves de l’école des Cheminots-des-Quatre-Vents de Saint-Octave-de-Métis qui ont peint les anneaux.

PIXIE 2011

Au fil de ses fréquentes visites, Marie-Claude Hamel a développé un lien intime avec les Jardins de Métis a qui s’est transposé dans son œuvre, Pixie. Le titre fait référence à l’être mythologique aventurière, telle une fée, qui vit en harmonie avec la nature. Par des formes imaginaires évoquant simultanément le microcosme et le macrocosme, l’artiste suggère une représentation du monde invisible qui nous entoure. Ce projet a été réalisé grâce à la collaboration d’Invesco Trimark et des Jardins de Métis.

Transit-fusion

Polyptyque de 4 tableaux de 76 x 61cm, acrylique sur plexiglas
2008
Collection de la Ville de Rimouski

Transit-fusion, œuvre de commande réalisée pour la Bibliothèque Lisette-Morin en 2008, constitue un point marquant dans la démarche artistique de Marie-Claude Hamel. Explorant pour la première fois le plexiglas comme support pour son jeu avec la lumière, celle-ci s’est inspirée à la fois de l’univers des chakras et des neurones, alliance entre le spirituel et le scientifique qui sied bien à un lieu de recueillement comme la bibliothèque. Lieu de rencontre se modulant avec les saisons et la luminosité du jour, ce polyptyque se joue des notions de culture et de nature afin de créer un espace propre à l’imaginaire, au ressenti.

Ce projet a été réalisé grâce à la contribution du Centre d’artiste Caravansérail – aide et conseil de la relève.