Exposition «Espaces élémentaires» au Centre d’art de Kamouraska
Deux corpus inspirés de la collecte et de la recherche scientifique proposent une incursion dans des espaces fragmentés, construits et conçus à même notre propre relation au territoire.
Dans l’expérience quotidienne, l’espace se définit de manière géométrique et physique, désignant une étendue, abstraite ou non. Les deux corpus présentés ici témoignent de la perception de cette étendue, de notre propre relation à l’espace et plus particulièrement, au territoire habité. Les espaces construits auxquels nous convient les artistes Stéphanie Beaulieu et Marie-Claude Hamel sont élémentaires : le premier par sa mise en espace minimaliste donnant les rudiments de base au processus d’assimilation, le second par sa référence aux éléments naturels (feu, eau, air et terre).
Chacun des projets adopte une approche scientifique, à la fois dans la collecte et l’analyse d’échantillons préalables à la création, que dans la présentation d’un visuel et d’un rendu épuré rappelant le laboratoire. Dans un souci esthétique visant à ouvrir une nouvelle interprétation du paysage, qu’elle soit ludique ou sortant du cadre linéaire habituel, les artistes proposent une incursion dans des territoires documentés à la manière des recherches scientifiques.
TRONQUER LA GLACE MARIE-CLAUDE HAMEL
Projet de recherche-création interdisciplinaire alliant la peinture, la photographie, les sciences naturelles et humaines, Tronquer la glace aborde la dynamique qui se lie entre la rivière et l’arbre.
Explorant d’abord les recherches de Thomas Buffin-Bélanger, professeur à l’UQAR en géomorphologie et dynamique fluviale, Marie-Claude Hamel a accompagné les membres du laboratoire de celui-ci dans une expédition scientifique hivernale à la confluence des rivières Mitis et Neigette, en procédant à la collecte d’images photographiques des lieux. Juxtaposant ces images à celles tirées d’archives du laboratoire ainsi que de la collection des Jardins de Métis, puis modulant la transparence, les couleurs et les textures par la peinture appliquée à la main, l’artiste tend ainsi à partager ses observations quant à la transformation de ce paysage qu’elle habite. Cherchant à modifier la perspective plutôt linéaire du paysage telle que nous la concevons, l’artiste propose une forme de composition centripète, où les éléments sont organisés de manière concentrique.
Chaque œuvre est créée sur une feuille de plastique recyclé utilisée à l’origine comme protecteurs de fenêtres d’autobus lors de leur construction. Retrouvant la vocation de faire percevoir le paysage, ces feuilles transparentes évoquent également la glace et la transfiguration d’un lieu réel à travers celle-ci. Sous ce décalque de l’eau glacée peuvent ainsi émerger des espaces imaginaires où le passé et le présent se superposent.
Artistes: Stéphanie Beaulieu et Marie-Claude Hamel
Vernissage vendredi le 29 avril à 17h00. Du 29 avril au 12 juin